yoshitomo nara

jeudi 10 janvier 2008

Journalistes en herbe, direction Internet

Facebook, Google et autres révoutionnent la toile. Les journalistes débutants en sont les premiers bénéficiaires. La diffusion d'idées avec de petits moyens ne dépend désormais plus que d'un clic de souris.


L'ère du reporter à la plume et au carnet vieilli est révolue. Dans un article du 6 décembre, le New York Times s'intéresse à la question. Aujourd'hui, les jeunes journalistes doivent affronter un monde de médias en pleine transformation. La fragilité économique de la presse écrite et la saturation audiovisuelle repoussent les nouveaux arrivants vers le portail de l'avenir : internet.
Alors que le passé réservait à l'édition mille complications techniques et financières, les services offerts par le web adoucissent la besogne. Besoin de créer un moteur de recherche ? Google s'en charge automatiquement. Mieux encore, la révolution Facebook et sa capacité à abriter des services en ligne ouvrent une voie jusqu'alors inaccessible aux journalistes les plus novices et démunis.
Certes, l'optimisme a ses limites, et les nouveaux arrivants dans la jungle journalistique devront se frayer un chemin. Pourtant, la génération du web a un réel avantage sur ses prédecesseurs. Le problème de la diffusion est adouci, reste alors à trouver l'inspiration.


http://www.nytimes.com/

samedi 5 janvier 2008

La « Longue Traîne » ou la révolution économique d’Internet

« Le futur des marchés culturels réside dans les millions de marchés de niche cachés au fin fond du flux numérique. » Difficile à saisir hors de son contexte, cette phrase de Chris Anderson définit pourtant l’essence du « Long Tail » ou « Longue Traîne ». Doté d’un nom intrigant, la « Longue Traîne » désigne un modèle économique indissociable de la progression fulgurante d’internet. Les « marchés de niche » sont composés des innombrables produits peu connus, mais dont la vente peut dépasser celle des best-sellers. Conjoncture improbable ? Tel n’est pas l’avis de Chris Anderson.
L’homme à la source de l’étonnante théorie est avant tout un journaliste scientifique. Après sept ans de service pour The Economist, Chris Anderson s’investit dans Wired, magazine consacré à l’influence de la technologie dans les domaines culturels, économiques et politiques. L’expression « Long Tail » apparaît pour la première fois dans les pages de ce périodique, au sein d’un article de Chris Anderson. La machine est lancée. La « Longue Traîne » gagne tant de reconnaissance que son créateur y consacre un blog, puis un livre intitulé La Longue Traîne : La nouvelle économie est là. Reste à savoir en quoi consiste ce nouveau modèle.
Le phénomène de la « Longue Traîne » s’étend au-delà d’une simple théorie économique. Le marketing de masse entier est remis en question par ce nouveau procédé. L’industrie entière de la production artistique est touchée par la limitation à la fois physique (espace de stockage), et financière. Une salle de cinéma ne peut investir dans un film que si celui-ci est sûr d’attirer beaucoup de spectateurs. Une maison de disques ne produit un album que si un certain nombre de ventes est assuré. Ces approches vont de pair avec les médias de masse qui limitent leur diffusion en fonction des demandes les plus populaires. Or, les préférences individuelles sont clairement uniques, et ne s’arrêtent pas aux propositions de masse. Internet, et la mise en pratique de la « Longue Traîne » ouvrent les barrières du coût de stockage et de distribution. Ce coût d’opportunité est remplacé pour laisser la place à une offre plus vaste et adaptée à l’individualité des goûts.
Pour illustrer sa théorie, Chris Anderson expose l’exemple du site Amazon. Spécialisé dans la vente en ligne de produits culturels, tels que livres, DVD, CD, etc., Amazon est régulièrement confronté à la contradiction entre stockage et demande. Sur une longue période de temps, la clientèle peut réclamer autant d’ouvres peu connues, et donc, stockées en petite quantité, que de best-sellers en quelques jours. Ici intervient la « Longue Traîne ». Pour Chris Anderson, la vente en ligne et l’évolution du commerce permettent désormais de diversifier l’offre, répondant alors à toutes les demandes. En proposant non seulement le produit réclamé, mais aussi des produits similaires, moins connus mais tout aussi appréciables, Amazon obtient une forte rentabilité. Amazon n’est pas seul dans son cas. Les plus grandes réussites sur internet ont également adopté le modèle de la « Longue Traîne ». Google génère la plupart de ses revenus de petits annonceurs (la "traîne" des annonceurs), et Ebay se concentre sur les objets "de niche" vendus par des personnes souvent isolées.
La « Longue Traîne » se résumerait donc à trois règles d’or. En premier, il s’agit de viser la plus grande disponibilité possible. Les marchés négligés représentent souvent la plus grande richesse de la « Longue Traîne ». De plus, la vente par Internet n’a aucune limitation géographique, concernant un public vaste et diversifié. Ainsi, tous les produits méritent d’être proposés, ayant tous une chance de trouver un acheteur. Pour Chris Anderson, la seconde règle de la « Longue Traîne » est la baisse significative des prix. Le consommateur doit être attiré par des bas coûts. Sur le marché de la musique et du téléchargement, le prix d’un titre doit justifier les faibles coûts de production. Enfin, la troisième règle consiste à guider l’acheteur dans ses choix. Les recommandations, l’individualité de l’offre sont autant de services appréciés et garantissant la continuité de la demande.
La révolution apportée par la « Longue Traîne » ne se limite pas au modèle économique. L’abolition des frontières imposées jusqu’alors par la distribution de masse joue aussi un rôle dans l’ouverture culturelle. Une infinité de possibilités s’offre à autant d’internautes, soucieux de trouver leur place et leur rôle dans l’immense toile.